Le rituel Hâu dông
Le rituel de culte de la Mère, ou religion de la Déesse Mère, est l’une des principales religions au Vietnam, qui tire son origine de millénaires de matriarcat.
Depuis le XVIe siècle, fondée sur le rituel du culte des déesses, il s’est développé dans le culte des Trois mondes, ou Quatre mondes, avec la Déesse Mère Liêu Hanh comme Déesse principale. Le rituel Hâu dông, appelé encore Hâu bong (voir le guide de voyage Vietnam de Tangka) , considéré comme un rite religieux de la Déesse Mère, est une activité religieuse populaire à la dimension à la fois spirituelle et artistique.
Hâu dông est un rituel associé à des valeurs artistiques folkloriques, de littérature, musique, danse, arts plastiques, arts du spectacle et de fête populaire. Les artistes et les médiums sont censés être en mesure de communiquer directement avec les esprits, tandis que les participants à la cérémonie (le public) espèrent avoir un contact avec les esprits pour leur demander leur bénédiction.
Hâu dông a souvent lieu dans des temples ou palais, où il y a toujours un espace religieux solennel pour adorer et faire des offrandes aux êtres saints. Le rituel de culte de la Mère est symbolisé par des statues, peintures folkloriques, décors et costumes de cinq couleurs représentant les cinq éléments de la cosmologie orientale (métal, bois, eau, feu et terre).
Il est joué sur une scène devant l’autel de la Déesse mère. Les médiums d’un rituel Hâu dông peuvent être des hommes ou des femmes ayant la capacité de communiquer avec les esprits et servir d’intermédiaires entre eux et les humains. Chaque médium est aidé par deux assistants chargés de l’évolution de ses costumes appropriés à chaque session.
Des musiciens sont assis près de la scène et jouent de la flûte, de tambours et d’une cithare à deux cordes, accompagnés par deux ou trois chanteurs qui chantent quand l’esprit s’est incarné dans le médium. Pour chaque performance Hâu dông, de nombreux esprits peuvent se manifester. Pour chacune des transes, une session commence. En général, il y a environ 36 séances pour un Hâu dông, représentant chacune un esprit, une déesse, un mandarin ou un objet sacré.
Lors de chaque session, les danses représentent les caractéristiques de l’esprit. Si c’est un général ou un mandarin, les danses seront inspirées des arts martiaux, avec des mouvements rapides et forts – avec armes et drapeaux militaires.
Et si c’est une déesse de montagne, habituellement une femme ethnique, les danses seront accompagnées d’éventails en plume, blancs, verts, rouges ou jaunes, chacun étant adapté à la décoration du palais de chaque déesse. Une séance pour un prince comprendra des danses avec une lance, un gourdin ou un arc et des flèches, tandis que pour la session d’une princesse, les danses sont douces, fluides avec de beaux costumes, des éventails et des fleurs…
Une session Hâu dông utilise des mouvements de danse hautement conventionnels et stylisés. Tous les mouvements du corps sont effectués de manière telle que le public a l’impression que l’esprit est sur scène en, face d’eux, incarné dans le corps du médium. En plus de la performance corporelle, la valeur littéraire de Hâu dông se reflète à travers les chansons, les danses, les contes riches en valeurs philosophique, musicale et humaine.
(Source: VNI)
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