L’artisanat du Vietnam
Origines
Dès que le Vietnamien se mit à cultiver le riz, sa main se mit aussitôt à tourner l’argile, à fondre le bronze, à maîtriser l’eau. Vinrent alors les mythes antiques sur les rapports entre les hommes, sur les origines du terroir ou de l’ethnie, sur les grandes doctrines du Taoïsme, du Confucianisme et du Bouddhisme. Apparut très vite, une société composée d’une multitude de métiers. Le paysan se mit à tresser ses paniers, sa femme à élever des vers à soie, ils se procurèrent sur les marchés de quoi satisfaire leurs besoins courants : tissus, jarres, bols, nattes en jonc, mais également des chandeliers ou brûle-parfum pour l’autel des ancêtres, des ex-voto en papier pour l’anniversaire des morts et pour la fête du Nouvel An. Coutumes et traditions que l’on peut encore rencontrer encore vivaces dans les plateaux du nord. Un incontournable de tout circuit au Vietnam, mais attention à la saison à laquelle vous partez ! Dans les classes aisées, devinrent indispensables : mobilier, vaisselle, tenues d’apparat en matières précieuses (soie, jade, argent ou or), laque, bois précieux… A partir du XVIIe siècle, dépassant en importance la pagode bouddhique, le Dinh devient le grand édifice dans lequel tous les artisans pouvaient donner la pleine mesure de leurs talents, d’une façon anonyme. Le village fabriquait un produit, le vendait à un autre village qui se chargeait des opérations commerciales.
La céramique
La céramique apparaît dans son plein épanouissement à partir du XIe siècle, lors de la reconquête de l’indépendance nationale avec des formes diverses, des émaux plus transparents. Le thème bouddhique du lotus revient souvent avec couronnes de pétales et fleurs stylisées. A cette époque naissent les céladons, de Vân Dôn. Au XVe siècle apparaissent des objets couverts d’un émail blanc décorés de motifs bleus sous couverte. Dès lors, la céramique fut exportée vers le Japon. Le plus important centre de céramique était le village de Bat Trang (à 15 km de Hanoï) qui utilisait de l’argile et du kaolin ainsi que des oxydes minéraux. Le bol de riz ou bat dan fut diffusé à travers toute l’Asie, entre le XVIIIe et le début du XXe siècle.
Le papier
Le papier apparaît vraisemblablement au IIIe siècle de notre ère. Il était fabriqué à partir de l’écorce d’une plante grimpante, le zo, qui poussait dans le centre du pays. L’écorce macérait dans l’eau de chaux puis était cuite au bain-marie dans des fours qui brûlaient durant plusieurs jours. Après cuisson, l’écorce passait au pilon ; la pâte blanche obtenue était mélangée avec une colle végétale pour être étalée sur un tamis de façon à obtenir de grandes feuilles. Les feuilles étaient alors séchées puis repassées à la main. L’impression des livres se faisait par xylographie, à partir de planches où le texte était gravé. Les diplômes décernés par le roi aux mandarins étaient constitués d’un papier spécial avec, en filigrane, un dragon, symbole de la monarchie. Pour les livres de luxe, le papier était velouté ou saupoudré de bronze. On produisait beaucoup de papier pour les ex-voto (lampions, pétards).
L’estampe
L’estampe était fabriquée à partir de gravures sur bois. Elle servait à décorer l’habitation lors de la fête du Têt. Des artisans spécialisés étaient chargés de chaque étape de la fabrication de l’estampe : dessin, gravure, impression, coloriage sur un papier recouvert d’une couche nacrée et irisée, faite de poudre de coquillages.
La laque
La laque est une sève qui s’écoule de l’arbre laquier. Séchée, puis oxydée, elle devient la laque qui peut recouvrir les objets d’un vernis brillant. Les Vietnamiens s’en servent pour les colonnes, les poutres, les statues, les tablettes funéraires, les coffrets. La gamme colorée s’étend du brun au rouge. Dans les années 30, apparaît la peinture sur laque, sur un support de bois, avec une infinité de nuances obtenue par la poudre d’argent ou la coquille d’œuf pulvérisée qui offrent des effets de perspective et de volumes.