La capitale du Vietnam, Hanoï
Située sur la rive droite du Fleuve Rouge, Hanoï signifie « en deçà » (noi) « du fleuve » (ha) et constitue souvent le point de départ ou d’arrivée des circuits au Vietnam au nord du pays. Elle fut la première capitale du pays en 1010 lorsque le roi Ly Thai Tô y fit construire une cité nommée Thang Long « la cité du dragon prenant son essor », suite à la vision d’un dragon d’or volant au-dessus du site prédestiné. On l’appela ensuite Dông Kinh (la capitale de l’Est), qui, déformée en Tun Quin, devint le mot Tonkin adopté par les Européens pour désigner globalement à l’époque coloniale, le Nord du pays. En 1802, la dynastie des Nguyen transféra la cour à Hué. Dong Kinh demeura la capitale de la vice-royauté du Nord ; on y fit construire des fortifications à la Vauban, et la ville reprit alors son nom de Thang Long. En 1882, elle tomba aux mains des garnisons françaises, puis devint concession en 1888. Les murailles de la cité furent détruites en 1897, pour faire place à une nouvelle ville coloniale, de style européen avec de larges avenues bordées de platanes. Aujourd’hui, la capitale a conservé le charme paisible des petites villes de nos provinces, avec ses lacs, ses parcs et belles demeures couleur ocre qui doivent subir le climat humide de la région. Il faut avoir vécu ces climats capricieux, ces nuits parfumées, admiré les petites Tonkinoises « belles à renverser citadelles et cités » pour se laisser séduire par le charme de la belle ville du Nord. Hanoï reste, pour le Vietnam, un symbole de résistance contre les occupants : d’abord en 1945 contre les Français, puis en 1954, lorsqu’après les accords de Genève, elle devint la capitale du Nord-Vietnam alors que le Sud devait se placer sous la protection de l’Amérique. En dépit des raids réguliers (les bombardements les plus violents contre Hanoï furent ceux de Noël 1972), l’agglomération a peu souffert de la guerre. Seuls les faubourgs industriels et les centres névralgiques (voies ferrées, ponts) furent touchés. Pourtant, à cette époque, Hanoï était le principal point de ravitaillement du Viêt-Cong avec la Chine et le centre vital de l’action communiste. Aujourd’hui, Hanoï par opposition à sa rivale du sud, Saïgon (devenue Ho Chi Minh-ville), demeure le cœur historique de la nation avec près de trois millions d’habitants. Active, surpeuplée, aux multiples petits commerces installés à même le trottoir, elle offre un patrimoine artistique considérable. La ville a été complètement repeinte. Hanoï se divise en un centre commerçant (la vieille ville chinoise), les quartiers administratifs du centre, les quartiers résidentiels de l’est et nord-ouest et les quartiers populaires du sud. Elle est une étape obligée de tout voyage au Vietnam et mérite vraiment qu’on lui consacre plusieurs jours.
Visiter Hanoï
Le centre ville. La première visite qui s’impose est celle du Petit Lac (lac Hoan Kiêm), face à la poste et à l’hôtel de ville. Un petit temple : Ngoc Son, datant du XIXe siècle, est accessible par un pont en bois laqué rouge et de forme cintrée. Ce temple est érigé en l’honneur du général Trân Hung Dao qui repoussa les Mongols au XIIIe siècle. Sa tablette est posée à côté de celle du précurseur de la médecine, La-To, du génie des lettres, Van-Xuong et du génie des arts martiaux, Trân-Vu.
Au milieu du lac se dresse une petite pagode posée sur l’îlot de la tortue, qui évoque une légende. Au début du XVe siècle, alors que le pays était occupé par la Chine, un pêcheur nommé Le-Loi trouva dans le lac une épée magique. Il s’en servit pour en chasser les Chinois, en 1427. Devenu alors empereur, il voulut rendre hommage au génie des eaux. Arrivé sur les bords du lac, l’épée magique se transforma en un dragon couleur de jade et disparut dans les eaux profondes. Le-Loi comprit alors que cette épée n’était qu’une incarnation du génie du lac. Une légende différente raconte qu’une tortue d’or aurait émergé de l’eau pour reprendre l’épée. Ce petit lac s’appelle ainsi le « lac de l’Épée restituée ». Le « Hanoï colonial » vaut le coup d’œil avec son joli théâtre Municipal (1911), son ancienne rue Pasteur (devenue la rue Trâng Tiên), le bel hôtel Métropole ou en face de ce dernier, la maison des hôtes du Gouvernement. On peut ensuite se rendre, à pied, dans le Vieux Quartier, autour de la rue de la Soie (Hang Dao) où étaient établies de nombreuses corporations : rue du chanvre, rue des orfèvres, rue des restaurants. Au nord de la rue de la Soie, on parvient au pittoresque marché Dong Xuan qui a conservé tout le charme des marchés d’Asie (épices, plantes vertes, animaux, vannerie, restaurants, pharmacopée’). Lorsque les Français prirent le contrôle de la ville en 1882, ils rasèrent la plus grande partie de la vieille ville pour construire des bâtiments administratifs qualifiés de « normand pagodé ». Le palais du gouverneur général de l’Indochine, au nord du mausolée du Président Hô, en est un parfait exemple, tout comme le pont Paul Doumer que l’on voit obligatoirement en arrivant à Hanoï. Datant de 1902, long de 1 682 m, il est aujourd’hui réservé aux trains, aux piétons et aux deux-roues. Il porte en deux endroits, les stigmates des bombardements américains. Parmi les autres bâtiments datant de l’époque coloniale, on remarquera l’ancien lycée Albert Sarraut, devenu le siège du Parti Communiste Vietnamien (place Ba-Dinh), le ministère des Affaires Étrangères (rue Diên Biên Phû) et la sinistre Prison rebaptisée par les Américains « Hanoï Hilton » lorsque beaucoup d’entre eux y furent détenus. La Cathédrale Saint Joseph a été consacrée en 1886, elle est construite sur le site de la pagode de Bao Thien. Le Musée d’Histoire du Vietnam (ancien musée Louis Finot). 1, Pham Ngu Lao (ouvert de 8 h à 11 h 30 et de 13 h 30 à 16 h 30 ‘ Fermé le lundi comme la plupart des musées). Situé dans l’ancien bâtiment abritant l’École Française d’Extrême-Orient, créée par Paul Doumer, gouverneur général en 1898, le musée abrite diverses collections présentées chronologiquement. Dès l’entrée, une grande carte géographique est surmontée d’un panneau laqué rouge avec, en lettres d’or, une citation du président Ho Chi Minh : « Rien n’est plus précieux que l’indépendance et la liberté ».
Première salle : du Paléolithique au Néolithique Vestiges recueillis au mont Do (province de Thanh Hoa) et à Xuan Loc (province de Dong Nai) avec notamment des dents d’hominidés et des fossiles d’animaux. Au centre : collection du mont Do (environ ‘ 300 000 ans) : bifaces, choppers, hachereaux, nucléus et éclats. Dans une vitrine, dents d’homo-erectus et faune du Pléistocène (stégodon, pongo). Salle d’en face : culture dite « hoabihienne » datant du Mésolithique empiétant sur le Néolithique inférieur (environ ‘ 11000 à ‘ 7000) : outils sur galets comprenant des haches courtes et des outils taillés sur une seule face. Apparition de l’agriculture avec émergence de la poterie. Dans une vitrine à côté, vestiges de la culture « bacsonienne » datant du Néolithique (‘ 8000 à ‘ 6000), développement de l’agriculture entraînant une large diffusion de haches à tranchant poli. Le Néolithique supérieur est représenté par des haches épaulées, des herminettes à gradin, des haches de forme quadrangulaire ainsi que par une poterie cuite à température élevée (autour de 1100°) et richement décorée. Deuxième salle : l’édification du Vietnam Le Vietnam s’appelle Van Lang, les clans sont regroupés en villages autour des Ier et IIe millénaires av. J.-C. C’est le début de l’âge du fer (période dongson) avec des socs de charrue, des faux, les tambours de bronze de Ngoc Lu qui gardent les traces d’une culture indo-océanienne. On remarquera la sépulture ancienne de Viet Khe avec son cercueil en forme de pirogue et une centaine d’objets funéraires. En dehors de la culture dongsonienne, la culture de Sa Huynh appartient aux régions côtières du centre du Vietnam (‘ 2500 à ‘ 2000) avec des jarres/sépultures, des poteries à impressions (empreintes de coquilles et de couleurs ocre jaune, rouge ou de graphite) ainsi que des objets de parure en verroterie (boucles d’oreilles par exemple). Au centre du pays s’est développée, parallèlement aux précédentes, la culture Dong Nai de haut niveau : haches et houes en pierre, armes et outils en bronze, poteries décorées. Troisième salle : les luttes contre l’empire chinois De nombreux objets exposés ont été recueillis dans des tombes d’époque Han (dynastie chinois, iie siècle ap. J.-C.). Les insurrections contre l’occupant chinois sont évoquées par des cartes et des dioramas. Dans cette section sont présentés des vestiges de la culture de Oc Eo (province d’An Giang), ancien port de commerce et centre culturel. L’art Cham qui s’est développé au centre du pays, de la province de Binh Tri Thien à celle de Thuan Hai, des premiers siècles de notre ère au XVIIe siècle est également présenté (sculptures sur pierre). Quatrième salle : le Vietnam du Xe au XIVe siècle A partir de 938, le Vietnam entre dans une ère nouvelle avec les dynasties de Ngo, des Dinh puis des Lê antérieurs. Une colonne de pierre, érigée en 937 à Hoa Lu et sur laquelle est gravée un sutra, montre l’importance du Bouddhisme à cette époque. Un portrait sur soie représente Le Hoan, vainqueur des Song en 981. A l’époque des Ly (1009-1225), le pays devient un Etat féodal indépendant. Cette sale expose des dalles à décors, des antéfixes zoomorphes, de la céramique et une nombreuse vaisselle (bols, théières, assiettes, etc.). La céramique « Dai La » se manifeste surtout dans le décor des édifices (briques, antéfixes) avec une glaçure jaune et verte. Les potiers savent épurer une terre qui devient onctueuse et de couleur beige clair ou gris pâle. Les jarres portent un décor moulé de lotus, elles sont parfois recouvertes d’incisions peintes en brun à l’oxyde de fer. Les dessins représentent des poissons, des lotus ou des échassiers, mais les personnages sont plus rares. C’est de Chine du Sud que parviendront la mode et la technique des céladons (oxyde de fer en réduction). La sculpture sur pierre est représentée par un kinnari à tête d’homme et corps d’oiseau, par des divinités bouddhiques (Vajrapani et Amithaba) provenant de la pagode de Phat Tich (province de Ha Bac), par des sculptures sur la balustrade en pierre de la pagode de Ngo Xa (province de Ha Nam Ninh), une colonne en pierre à fleurs de lotus agrémentée de dragons et de feuilles d’arbres bo du village de Ngoc Ha (Hanoï), enfin par la cloche de la pagode de Van Ban à Do Son (Haïphong). La guerre contre les Song (1076-1077), menée par Ly Thuong Kiet, est évoquée par ce poème: Sur les monts et les eaux du sud règne le roi du Sud, Tel est le destin fixé à jamais sur le Céleste Livre Comment, Barbares, osez-vous envahir notre sol ? Votre audace insensée verra sa déroute sanglante. Ce poème est considéré comme la première déclaration d’indépendance du Vietnam. Le fait d’armes du héros est consigné dans la stèle en pierre datée de 1101. La salle suivante est consacrée à l’édification du pays sous la dynastie des Tran (XIIIe au XVe siècle). Une borne de bois découverte en 1962 à Da Boi (Thai Binh) témoigne de l’attribution des terres aux dignitaires. On verra de nombreuses céramiques émaillées de couleur chocolatée en provenance des fours de Ba-trang près de Hanoï. Les pièces traditionnelles se dressent généralement sur des pieds élevés. Apparaissent à cette époque, les célèbres faïences « bleu et blanc » dont le décor est fait à base de bleu de cobalt. Les invasions contre les Yuan (Mongols) sont évoquées par des pieux en bois trouvés dans le lit de la rivière Bach Dang à Quang Ninh, par des hallebardes en fer à Kiep Bac, par des boucliers en bois, des pals en métal. Nombreux panoramas, dioramas, peintures murales retraçant les batailles (Chiem Hoa, Ham Tu, Tay Kiet, Bach Dang) contre les Mongols. Cinquième salle : la lutte contre les Ming au XVe siècle A la suite de l’agression du Vietnam par les Ming (1408-1427), de nombreuses insurrections éclatèrent, dont celle de Lam Son dirigée par Le Loi (1418-1427). Le déroulement de cette insurrection et la biographie de Le Loi sont consignés dans le texte de la stèle Vinh Lang. Le Vietnam des Lê apparaît très centralisé. La propriété privée est largement favorisée, créant ainsi une nouvelle classe de propriétaires terriens. Plusieurs vitrines exposent des sceaux en bronze et des fusils. La céramique connaît un grand épanouissement. Monochrome ou à décor peint, les formes se multiplient : gourdes, boîtes à couvercles ou kendi (vases). La sculpture en bois de l’époque est représentée par la statue de Quan Am à mille bras. Quan Am est le nom vietnamien de Quan Yin ; elle est représentée avec 4, 8, 12 ou 24 bras. Elle est l’émanation de Avalokiteçvara, l’un des grands Bodhisattvas de la compassion, sous un aspect féminin. Donneuse d’enfants, elle est très populaire car on lui adresse des prières pour obtenir divers bienfaits, aussi bien pour gagner de l’argent, pour apporter une récolte abondante ou pour accoucher d’un garçon. D’autres vestiges culturels de cette période sont exposés : matrices servant à l’impression des livres, stèles. Sixième salle : les insurrections paysannes des XVIIe et XVIIIe siècles Nombreuses photographies montrant les bases des insurrections les plus représentatives. Divers documents sur l’insurrection paysanne de Tay Son à partir de 1771 : édits royaux, ordonnances de la Cour sur les défrichements des terres, pièces de monnaie en bronze, fusils, épées, stèles. Septième salle : la résistance à la France avant 1930 Divers documents retracent cette période : cartes, récits des missionnaires français, lettres d’évêques demandant l’envoi des troupes, traités signés par les Nguyen. Les mouvements patriotiques sont illustrés par ces mots de Nguyen Trung Tuc : « Tant que les Français n’ont pas arraché toute l’herbe du Vietnam, il y a toujours des Vietnamiens pour les combattre ». Cette salle évoque également la fondation du Parti Communiste Indochinois ainsi que la rencontre du 2 septembre 1945 sur la place Ba Dinh à Hanoï au cours de laquelle le Président Ho Chi Minh donna lecture à son peuple de la Déclaration d’Indépendance. On peut également visiter le Musée des Beaux-Arts situé au 66, Nguyên Thai Hoc (ethnologie, peintures sur soie, laques anciennes et statues religieuses) ainsi que le Musée de l’Armée, aux 28 et 30, boulevard Diên Biên Phû (l’évocation de grandes batailles et la bataille de Diên Biên Phû). Le Musée de la Révolution, au 25 rue Tông Dan, présente l’évolution du processus révolutionnaire vietnamien. La salle 3 est consacrée à la vie de Hô Chi Minh alors que les salles 5 et 7 retracent la guerre contre les Américains.
La Pagode au Pilier Unique
La Pagode au Pilier Unique (Chua Môt Côt) est située au nord-ouest de la ville. Elle est posée sur une colonne au milieu d’une pièce d’eau recouverte de lotus. Sa construction fut ordonnée par le roi Ly Thai Tô, en 1049, alors qu’il ne pouvait avoir d’enfant mâle et qu’il vit en songe, la déesse Quan Am, donneuse d’enfants, assise sur une fleur de lotus, qui lui tendait un garçon. Il eut un héritier peu de temps après. L’intérieur abrite une statue de cette déesse. La pagode a été restaurée en 1955. A proximité, une petite pagode Chua Dien Huu est entourée de quelques bouddhas et de petits stupas. Le jardin est très reposant.
Le mausolée de Ho Chi Minh
Le mausolée de Ho Chi Minh Là, repose dans un cercueil de verre, la dépouille du fondateur du Vietnam unifié. Le mausolée a été inauguré en 1975, et est entièrement construit en marbre gris de Danang. Gardé par deux soldats, il donne sur la place Ba-Dinh où ont lieu les grands meetings officiels, face à une salle de congrès. La visite du mausolée est gratuite et ne s’effectue que le matin. Appareils photo et sacs sont rigoureusement interdits. Une tenue correcte est exigée. Le mausolée est fermé en juillet et en août. A proximité du mausolée, se trouve « l’humble maison » de l’Oncle Ho, construite sur pilotis, en bordure d’un bassin. Il occupa ces lieux de 1958 à 1969. Il est mort à 9h30 (le 3 septembre 1969) comme en témoignent tous les réveils arrêtés symboliquement à cette heure. Le Temple de la Littérature (Van Miêu) (Ouvert tous les jours). Ce sanctuaire, dédié au culte de Confucius, fut construit en 1070 sous le règne de Ly Thai Tong. Il possède une double fonction puisqu’il représente l’école des Fils de l’Etat ou la première université nationale créée en 1076 puis transformée en 1235 en centre de hautes études ou Collège National (Quoc Hoc Vien). Il prit le nom de temple de la Littérature lorsque la capitale fut transférée à Hué, par les Nguyên, au début du XIXe siècle. On entre dans le Van Miêu par la rue Quoc Tu Giam. Le temple est orienté face au sud. A droite et à gauche, deux stèles de pierre portent gravés deux caractères « Ha ma » (descendez de cheval). Autrefois, quiconque passait devant ce temple, symbole de la Culture, devait descendre de cheval ou de palanquin. Une allée conduit au grand portique. Entre le portique et la porte de gauche, un dragon de maçonnerie évolue parmi les nuages. Issu du principe mâle, le dragon incarne le titre de docteur au concours de la capitale, il est souvent associé au tigre symbole du rassemblement d’hommes de grande culture. A droite du portique, un tigre est modelé sur un fond de montagnes et de forêts. Le perron est décoré de dragons en pierres datant du XVe siècle. Après avoir atteint le Grand portique à étage et à double toiture, on emprunte un chemin dallé, dans l’axe longitudinal du temple. On parvient alors au Pavillon dédié à la Constellation de la Littérature Khuê qui correspond aux constellations occidentales Poissons et Andromède.
Sur la toiture recouverte de tuiles, Yin et Yang, deux dragons rendent hommage au disque lunaire. Ici, on commentait les meilleures compositions des lauréats des examens. Ce pavillon donne accès à la Cour des Stèles placées de chaque côté d’un bassin carré. Quatre-vingt deux stèles portent les noms de plus de mille docteurs reçus aux concours royaux. Les stèles sont supportées par des tortues, symbole de longévité et décorées de motifs animaliers (dragons, paires de phénix ou de licornes). On pénètre dans la quatrième cour par un portique à trois passages. Au fond de cette cour, bordée à droite et à gauche de bâtiments réservés, autrefois, aux disciples de Confucius, s’étale le Van Miêu, ou « Grande Maison des Cérémonies ». Sa toiture repose sur quatre larges colonnes en bois. Sur le toit, les dragons sont constitués de tessons de vaisselle. A l’intérieur, au milieu, trône la tablette de Confucius. La cinquième cour est entourée de constructions diverses : temple aux ancêtres de Confucius, pavillon pour les lettrés et pavillon pour les gardiens. Chaque année, depuis 1954, à l’occasion de la Fête du Têt (Nouvel An, qui a lieu en février), sont organisés des récitals de musique traditionnelle, poésie classique et de chant. La Citadelle et la tour du Drapeau , rue Diên Biên Phû, dans l’enceinte du musée de l’Armée. Construite en briques, haute de 60 m, elle date de 1812. Elle est un des rares vestiges de la citadelle des Nguyên que les Français occupèrent en 1873 puis définitivement en 1882. Les murailles furent détruites en 1897 pour permettre l’extension de la ville. (ex-Thong Nhat) s’étend autour d’un lac où l’on peut canoter. Un café permet de faire connaissance avec des étudiants qui aiment montrer leur capacité à parler la langue française. Au nord de la ville, s’étend le Lac de l’Ouest (autrefois appelé le « lac des Brumes ») ; il était jadis bordé de riches demeures. On l’appelle également le Grand Lac (Hô Tây) avec ses nombreux pêcheurs et petits bateaux de plaisance. L’hôtel Thang Loi est situé juste au nord de ce lac qui aurait été formé par le piétinement d’un buffle d’or à moins que le roi Dragon n’y soit pour quelque chose !
Pagode Tran Quoc
La Pagode Tran Quoc est située sur une petite presqu’île de la berge est du lac de l’Ouest. Elle date du Ve siècle, reconstruite au XVe siècle et restaurée en 1842. Construite soi-disant sur l’emplacement d’un ancien palais, au milieu d’une cour-jardin, où se dressent 4 stèles, elle constitue une halte bien agréable en fin d’après-midi. Statue de Cakyamuni en Parinirvana. Il en est de même pour le Temple Quan Thanh (ou Trân Vô) dédié au génie du Nord qui réussit à vaincre un renard à neuf queues qui régnait sur le lac. La première construction date du XIIe siècle (dynastie des Ly). Haute statue de bronze de Trân Vô (3,96 m) et cloche de la même époque. (Ouvert de 8 h à 11 h et toute la journée les 1er et 15e jours lunaires.) Dans la partie sud de Hanoï, en repartant du Petit Lac (Hoan Kiem) et en prenant la rue Pho Quang Trung, à proximité du bureau Vietnam Tourism, la Pagode Quan Su (ou « Pagode des Ambassadeurs »), réservée autrefois aux envoyés des pays bouddhistes, est aujourd’hui le siège de l’organisation bouddhiste du pays et de l’Ecole des Hautes Etudes Bouddhiques Vietnamiennes. Ecole de bonzes au 73 rue Quan Su. Plus au Sud, le Temple des Deux Sœurs (Den Hai Ba), est dédié aux sœurs Trung, héroïnes nationales de l’insurrection entre la Chine des Han, en l’an 43. A l’intérieur du temple, les sœurs Trung Trac et Trung Nhi sont représentées à genoux, les mains levées vers le ciel. Selon l’histoire, elles préférèrent se jeter dans la rivière Day plutôt que de tomber aux mains de l’ennemi. Une légende raconte que leurs cadavres flottants prirent la forme de statues. Plus loin, la Pagode Lien Phai (pagode de la Répartition des Lotus), de forme hexagonale, est située à l’ouest de la rue Bach Mai. Fondée en 1726, elle appartenait à un monastère. Elle abrite de nombreux stupas, mais malheureusement le site est assez mal entretenu. Vous pourrez vous rendre ensuite à la Pagode de Van Phuc (à proximité de la précédente) ou « Pagode des dix-mille bonheurs », datée de 1037.