Patrimoine : au-delà des remparts de la citadelle des Hô
La citadelle des Hô, dans les communes de Vinh Long et de Vinh Tiên du district de Vinh Lôc (province de Thanh Hoa, Nord) est un ouvrage en pierres de taille magnifiquement sculptées et s’imbriquant étroitement.
Un patrimoine culturel mondial
Le Vietnam souhaite qu’elle soit reconnue par l’UNESCO en tant que patrimoine culturel mondial lors de la 35e conférence du Comité du patrimoine mondial en juin prochain.La citadelle des Hô, également nommée citadelle Tây Dô pour distinguer celle de Dông Dô, c’est-à-dire Thang Long, fut construite par Hô Quy Ly.
Les travaux ont été achevés en trois mois seulement de janvier à mars 1397.La citadelle fut devenue la capitale du Dai Viêt durant les dernières années de la dynastie des Trân, puis celle du Dai Ngu sous la propre dynastie des Hô qui a duré sept ans (1400-1407). À la différence des citadelles de Cô Loa et Hoa Lu, construites en terre, celle des Hô est faite en grands blocs de pierre, témoignage des capacités des artisans à l’époque.
Édifiée sur un terrain plat et rectangulaire et entourée de profonds fossés, la citadelle des Hô possède des remparts en granit vert de 5 m de hauteur en moyenne, mais à certains endroits jusqu’à 10 m, et d’une épaisseur de 3 m. Une particularité est son appareillage monolithique constitué de bloc de 1,5 m de long et d’un mètre de haut dont le poids va de 10 à 20 tonnes, assemblés sans liant.
Cette citadelle comporte quatre portes en pleine voûte situées aux quatre points cardinaux, celle du Sud étant double. Passé six siècles d’existence, la citadelle des Hô est en bon état de conservation.
Une candidature à l’Unesco
En février 2010, le dossier de candidature de cette citadelle pour la reconnaissance par l’UNESCO a été transmis au Comité du patrimoine mondial à Paris. Celui-ci fait état, eu regard des valeurs caractéristique de patrimoine mondial, « qu’elle est un ouvrage architectural typique des capitales asiatiques, jouant le rôle de centre politique et militaire, comme celui de forteresse. Symbole de l’harmonie entre l’autorité impériale et le Ciel, elle est aussi celle entre culture et nature. Elle est estimée comme la citadelle de pierre la plus originale subsistant aujourd’hui en Asie, et est l’une des rares à n’avoir pas subi les outrages de l’urbanisation ».
Signe positif, cette candidature est d’ores et déjà très appréciée. Lors d’un séminaire international qui lui était consacré en avril dernier sous l’égide du Comité populaire de la province de Thanh Hoa, C. Young, responsable du Conseil des patrimoines de la Grande-Bretagne, a estimé ce dossier à tous points de vue.
Un patrimoine de grand potentiel
Depuis longtemps, le Comité populaire de Thanh Hoa comme le comité de gestion de la citadelle des Hô ont une vive conscience de l’importance de préserver ce vestige de l’histoire. D’autant qu’elle est une attraction pour le tourisme local.
Les organismes compétents élaborent un projet d’aménagement du site. Lors d’une étude sur le terrain effectuée en janvier dernier par une mission des pays membres permanents du Comité du patrimoine mondial, la représentante en chef de l’UNESCO au Vietnam, Katherine Muller Marin, s’est déclarée impressionnée par l’appareillage de cette citadelle. Elle a également souhaité que scientifiques et autorités locales continuent leur recherche sur cette citadelle des Hô, et que le financement public de sa gestion, protection et valorisation soit assuré.
(Source: Le courrier du Vietnam)
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